Ca va pas le faire, ça va pas le faire, ça va pas le faire ! ><’ Elle avait faillit se faire tuer deux fois pour arriver ici, avait rencontré un garçon qu’elle ne savait pas si elle l’appréciait ou non, et avait également fait la connaissance de sa voisine de palier…un peu blonde sur les bords du cerveau --‘ Bref… Rien de très réjouissant pour cette première journée à Pudget School.
Mais, le mauvais sort semblait avoir décidé de s’acharner sur la pauvre Keira. En effet, elle n’avait attendu que le soir pour ouvrir sa valise –qui soit dit en passant s’était déjà fait coincer dans les portes d’un train et avait valdinguée par dessus un escalier. Valise qui se révéla ne pas être la sienne T.T En effet, quelle ne fut pas la surprise – et le mécontentement- de Keira lorsqu’elle découvrit à l’intérieur de ladite valise, un amas de jupons, de jean près du corps, tout un tas de hauts assortis, une paire de botte en cuir…et qui plus est une collection d’ensemble de lingerie fort féminine. --‘ Forcément, lorsque c’est une fille vêtue d’un débardeur gris difforme, d’un jean mal coupé, d’une paire de basket usée, avec une gavroche noire fixée sur la tête…ça peut faire un peu désordre --‘ La jeune Keira qui s’apprêtait à entamer une bonne nuit de sommeil avait été brusquement réveillée. Elle avait extirpé dédaigneusement une nuisette à la limite du transparent, de la valise…qu’elle avait remis immédiatement dedans.
Naaaan ! Ce n’était pas possible --‘ C’était la valise à sa voisine ! Mais oui ! C’est ça ! Pour se venger de ses paroles venimeuses ! Et confier ses affaires entre ses mains ? Non --‘ Il fallait qu’elle se fasse une raison : sa valise avait été échangée --‘ Après tout, elle était assez commune sur le point de vue design.
Enfin bon ! Ne retrouvant pas sa chemise Mickey et son shorty favoris, Keira avait décidé de prendre l’air histoire de réfléchir à tout ça. Oui, il était onze heures passées, et alors ? Oui, il y avait un couvre feu, et alors ? De toute façon, une journée à peine ici avait suffit à Keira pour se rendre compte que pas grand monde ne respectait le soi-disant règlement. Disons qu’il existait plus par convention qu’autre chose. --‘
La jeune femme s’était alors rendue dehors. Tout d’abord dans le parc qu’elle n’avait pas eu occasion de visiter –bah, c’était un parc, point. De ce lieu, elle aperçut le Centre Commercial. Elle pensa immédiatement à son souci de garde-robe… Bien que ses goûts vestimentaires, ne relevaient pas du luxe, elle ne voulait pas gâcher son argent pour un problème de ce genre, aussi alarmant soit il –Attendez ! Keira porter une robe et des bottes ! A talons qui plus est ! Vous vous rendez compte ? Oo. De plus, ses parents avaient très mal pris son changement catégorique d’attitude. Ils l’aimaient encore, certes. Mais uniquement parce qu’elle était le fruit de leur passion. S’ils l’avaient envoyée ici, c’était bien pour qu’on s’occupe d’elle à leur places. Ils ne prendraient que très rarement de ses nouvelles, elle le savait. Et elle se voyait mal leur réclamer de l’argent dès son premier jour ici. La jeune femme s’imagina un instant avec divers accoutrement, tous sortis tout droit de la valise échangée… Pfff !
Keira avait ruminé ses pensées tout en marchant. S’éveillant soudain, elle se rendit compte qu’elle se trouvait face à quatre amphithéâtres –Oui, quatre, rien que ça Oo. Sur chacun d’eux était noté le nom d’une section : Nord, Sud, Est, Ouest. Par pur réflexe, Keira décida de pousser la porte qui portait le nom de sa section : Sud. Sûrement parce que son cerveau était occupé par bien d’autres pensées, elle ne s’étonna pas lorsque la porte pivota sur ses gonds sans difficulté. Elle n’était pas verrouillée.
Elle se trouvait maintenant face à une étendue de sièges rouges, alignés en des rangées séparées par de longues planches de bois qui devait faire office de table. A sa gauche, elle découvrit une espèce de scène en profondeur, derrière laquelle était fixé un écran blanc. Eh bien… Elle imaginait déjà le professeur d’à peine une trentaine d’années, les cheveux coiffés en arrière, luisant de gel. Ce professeur ayant appris son cours par cœur, le récitant en bégayant devant une foule d’élèves intenables. Mouais… En attendant, elle était ici, seule. Un courant d’air s’échappait de la porte qu’elle avait laissé ouverte machinalement. Elle commença à circuler entre les rangées. Rien d’exceptionnel en ce lieu mais elle n’avait rien d’autre à faire. A présent, elle n’avait vraiment plus envie de dormir.